Toutes les informations suite à la table ronde du 20 novembre 2024

Notre déclaration

Cette  table ronde des NAO 2025 intervient dans un contexte politique et médiatique particulier qui mérite donc toute notre attention.
Sur le plan économique, l’Observatoire de la rémunération a livré un diagnostic sans surprise, minimisant les attentes légitimes des cheminots en matière de pouvoir d’achat. Et pour cause, le modèle économique de SNCF est une absurdité : Voyageurs règle des péages astronomiques à Réseau, qui demande des subventions à l’État, qui puise dans Réseau via le fonds de concours alimenté par Voyageurs. Absurde et totalement inefficace.
Laurent Trévisani (directeur général délégué chez SNCF) doit ainsi justifier les péages et les taxes ferroviaires pour remplir les caisses d’un État qui ne cesse d’en vouloir davantage, expliquant que ce système « sécurise le financement de la politique ferroviaire« .
Nous ne sommes pas dupes : les résultats du groupe sont excellents. Avec une marge opérationnelle en progression de 14,6% par rapport à 2023 et un chiffre d’affaires en hausse de 3,4% à 21,4 milliards d’euros, le versement prévu de dividendes à l’État est d’1,71 milliard. Il existe donc de vraies marges de manœuvre pour investir dans les salaires des cheminotes et des cheminots qui, eux, contribuent chaque jour à ces résultats.
Inutile, d’après la direction de SNCF qui, dans un contexte d’inflation durable et galopante, a inventé fin 2023 une progression des rémunérations des cheminots de 17% à 21% ! Un méli-mélo sémantique volontairement entretenu cette année encore entre « salaire socialisé » et « rémunération ». Une confusion déplorable qui alimente encore et encore le SNCF Bashing et ses soi-disant privilégiés de cheminots.
Concernant les NAO cette année, outre ce que nous avons revendiqué en bilatérale nous insisterons aujourd’hui sur :

  • Une augmentation générale des salaires cohérente avec l’évolution de la “valeur ajoutée” du groupe et permettant de maintenir la part des salaires dans la richesse créée,
  • L’abandon des mesures catégorielles au profit d’une revalorisation collective,
  • Un engagement sur la revalorisation des premiers salaires à 1600 € net.

Ensuite, le deuxième sujet qui préoccupe l’UNSA-Ferroviaire aujourd’hui concerne l’avenir de notre système de grille salariale.
Depuis la fin du recrutement au statut en 2020, deux systèmes salariaux cohabitent de plus en plus mal : l’un statutaire, totalement transparent mais qui va s’éteindre et l’autre, contractuel, totalement opaque, qui monte en puissance. Cette situation crée des tensions croissantes sur le terrain où, à poste égal, les salaires peuvent être différents.
C’est pourquoi l’UNSA-Ferroviaire porte aujourd’hui une proposition ambitieuse : une grille salariale unique pour l’ensemble des cheminotes et cheminots, statutaires comme contractuels.
Cette proposition n’est pas une simple uniformisation administrative, mais une véritable refonte visant à :

  • Garantir l’équité de traitement salarial entre tous les cheminots et cheminotes,
  • Garantir les critères de non discrimination dans les évolutions salariales tout au long d’une carrière,
  • Simplifier et offrir une transparence paritaire dans les promotions individuelles,
  • Offrir une lisibilité et des perspectives de carrière motivantes pour toutes et tous,
  • Préparer l’avenir des cheminotes et cheminots transférés en filiales 100% SNCF.

Notre projet prévoit une transition progressive jusqu’en 2028, fondée sur les points clés suivants :

  1. L’établissement de coefficients hiérarchiques communs,
  2. La progression linéaire de la majoration d’ancienneté sur une carrière complète,
  3. La mise en place de commissions d’appels paritaires pour garantir la possibilité à chacune et chacun de porter réclamation sur son augmentation individuelle,
  4. Le maintien d’une progression automatique par paliers, tout en valorisant mieux la performance individuelle chaque année,
  5. Une revalorisation des salaires de début de grille et une échelle des salaires de base allant de de 1 à 3,14 jusqu’à la classe 9.

Il est temps d’en finir avec un système à deux vitesses qui complexifie inutilement la gestion RH et crée des incompréhensions et des tensions sur le terrain. La multiplication des filiales 100% SNCF dans le cadre de l’ouverture à la concurrence rend cette refonte d’autant plus urgente.


Les mesures salariales négociées

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