ISSU DU MAG DE JUILLET 2024 _ Auteur l’équipe UNSA Retraités
En France, le Nutri-Score mis en place en 2016 a fait l’objet, comme dans d’autres pays, de réserves, critiques, voire oppositions. Néanmoins, une étude américaine publiée récemment constate que son application a incité les industriels à devenir plus vertueux en améliorant la qualité de leurs recettes : moins de gras, de sel et de sucre, tel est le constat dressé par les chercheurs américains.
Pour eux, le Nutri-Score, ce système d’étiquetage des aliments apposé volontairement par les producteurs, a poussé les industriels à rehausser la qualité de leurs produits. Pour cela, les chercheurs ont passé au crible des milliers de références de produits largement transformés (popcorns, chips, céréales…) et donc facilement transformables. Ensuite, ils ont comparé ces produits vendus en France avec ceux qu’on trouve en Italie ou au Royaume-Uni, deux pays qui n’utilisent pas le Nutri-Score. Le résultat est clair : les aliments vendus dans l’hexagone sont meilleurs pour la santé, en augmentant la part des fibres ou des protéines.
L’impact du Nutri-Score
Ce résultat confirme le bilan d’ensemble de plus de 150 études effectuées depuis le lancement du Nutri-Score. Bilan qui a montré d’une part, l’impact de cet affichage sur les habitudes d’achat des consommateurs et, d’autre part, l’évolution de la qualité de certains produits. En dépit de ces études, des industriels refusent toujours d’afficher le Nutri-Score, tels notamment Coca-Cola, Ferrero, Lactalis, Mars.
Vers une obligation du Nutri-Score ?
Serge Hercberg, le nutritionniste à l’origine du Nutri-Score, considère que les critères d’évaluation du système doivent être adaptés régulièrement, tous les trois ou quatre ans, pour tenir compte de « l’évolution de la science, de l’offre alimentaire et des changements de recettes ». Il milite pour que le Nutri-Score soit rendu obligatoire au sein des pays de l’Union européenne, afin d’accroître son efficacité. Un plaidoyer louable afin de convaincre, voire contraindre les industriels réticents.